J'imagine
J’imagine.
Un ciel à l’étroit dans l’échancrure de la fenêtre
le pâle soupir du jour et la diligence du matin.
La pluie s’aligne avec le regard, le lit se tait.
J’écris.
Quelques lignes à l’avancée de l’étreinte
et tes mains dans la rigueur d’une prière
et puis l’attente fixée le long des courbes
goutte à goutte dans le sommeil dilué.
Je songe aussi.
Au mur bruyant qui palpitait dans l’herbe
à cette absence de couleur éprise de poésie
que tu posais dans l’angle d’une ligne effacée
le trait qui confirmait le monde dans le fracas de l’heure.
J’imagine…. le temps qui glisse doucement dans la fissure de l’œil
et les sillons tranchants qui marquent la chair moins que le cœur.