Je suis venue
Je suis venue sans eau
sans chair autour des os
l’âpre sang dans l’urne séchée
l’œil aride jusqu’au sillon
sans air autour des lèvres
je suis passée dans l’ombre
diurne des habitudes
le front froissé contre le ciel
la poche enclose et vide
au tout premier cri du monde
Je suis venue sans jarre
à qui porter la lune
la descendance béante
dans la sécheresse d’un corps clos
sans air à toucher ni unir
Je suis venue te dire en cri
la solitude glacée du monde
dans ton silence enclos
sans mains, sans air et sans chaleur.