Sélune
Tu devines la rivière
à ses gestes déplacés,
sa manière lente de ramasser le temps,
son indolence le long des courbes du soleil...
Tu devines la rive
au delà du sifflement du vent,
les étoles du levant contre les hanches des prairies....
A la portée de ton regard qui creuse le sillon éphémère des oiseaux,
tu devines la marée décalée de son antre,
à la poussée de l'air qui s'immisce dans ta chair,
à la pliure du sol à mi rêve de la côte....
Tu devines la rivière éperdue qui se traîne
à la marge du jour,
à la lente émergence du reflet dans le ciel.
Depuis le jardin des plantes d'Avranches.